|
Wong
Kar-wai est né en 1958 à Shanghai. En 1964, il quitte la
Chine et part s'installer avec ses parents à Hong Kong :
|
"Je
suis né à Shanghaï et, avec ma mère, nous
sommes partis, à Hong-Kong, comme tant d'autres dans les
années 60. J'avais 5 ans. Le reste de ma famille ne nous
a pas rejoints tout de suite. Je me suis retrouvé dans une
communauté shangaïaise. Et pour les habitants de cette
ville, nous étions particuliers, nous avions transporté
nos habitudes, notre culture, nos cinémas en mandarin...
Bref, nos racines.Ne parlant pas la langue, et avec une mère
fan de cinéma, je passais le plus clair de mon temps dans
les salles. À cette époque, la culture occidentale
exerçait une influence énorme. On voyait des films
européens, américains, japonais, etc... J'allais au
cinéma presque tous les jours. Cette époque est révolue,
et la deuxième génération s'est maintenant
mélangée. "
|
Après
le lycée, Wong kar-wai s'oriente vers des études d'arts
plastiques et graphiques. Période durant laquelle il se passionne
pour la photo, et tout particulièrement les travaux de Robert Frank,
Henri Cartier-Bresson et Richard Avedon. Une passion qu'il partage avec
son chef opérateur Christopher Doyle et qui est l'une des clés
du style Wong Kar-wai. Diplômé en conception graphique, il
fait en 1980 ses premiers pas à la télévision comme
assistant de production pour la chaîne Hong Kong Television Broadcasts
(HKTVB), principalement sur des séries dramatiques. Très
vite, il devient scénariste pour toutes sortes de productions,
du kung-fu au porno (soft), en passant par l'eau de rose mais surtout
pour un soap-opera très populaire intitulé Don't Look
Now.
|
En
1982, Wong kar-wai quitte la chaîne de télévision
TVB pour se consacrer au cinéma. Il intègre brièvement
le département scénario de Cinema City avant de prendre
son indépendance. Il se tourne alors vers une écriture plus
ambitieuse. Entre 1982 et 1987, il écrit plus de dix scénarios
de films, d'une grande variété de genre allant de la comédie
au drame en passant par le wu xia-pan (film de sabre chinois). Parmi ceux-ci
on compte notamment Final Victory, une trilogie écrite pour
son ami Patrick Tam. Celui-ci ne tournera que le troisième volet
de la trilogie intitulé The Last Victory (1986) - que Wong
Kar-wai lui-même considère aujourd'hui encore comme son meilleur
scénario.
|
Fort
de son expérience de scénariste, il décide de passer
derrière la camera (parce qu'il déteste écrire dit-il)
et réalise en 1988 son premier film intitulé As
Tears Go By. Ouvertement influencé par Mean
Streets de Martin Scorsese, mais à la mise en scène
déjà très personnel, ce film de gangsters comprend
au casting la très belle Maggie
Cheung. Le film, toujours inédit en France (on peut cependant
le trouver en vidéo) est présenté en 1989 au 13ème
Festival International de Hong Kong puis à Cannes à la semaine
de la critique où il est jugé trop violent par les critiques
occidentaux peu habitués au cinéma de Hong Kong.
|
In The Mood for Won Kar-wai - 2004