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Wong
Kar-wai est sans conteste le cinéaste le plus fascinant de
sa géneration. Ses films emprunts d'un romantisme désenchanté
sont sans équivalent dans le cinéma actuel. Tantot percutant
et chaotique, tantot éthéré et langoureux. Sans cesse
imité, au cinéma comme dans la publicité, à
Hong Kong comme dans le reste du monde. Un style qu'il a développé
avec le chef opérateur Christopher
Doyle.
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Un
style hérité à la fois du cinéma de sabre
chinois et du cinéma d'action de Hong Kong (par sa manière
de brutaliser le plan et la pellicule) mais aussi du cinéma occidental
et de sa passion pour la photographie. Un style reconnaissable entre mille,
souvent dicté par des contraintes techniques :
"A Hong Kong, nous n'avons ni le temps, ni l'espace, ni les moyens de tourner autrement que caméra à l'épaule ou en grand angle. Notre style n'a pas de considération esthétique. Notre style ce sont les contraintes qui le créent. Peu d'argent, peu de temps pour filmer dans les lieux publiques." déclare-t-il. |
Wong
Kar-wai possède une qualité rare : la capacité à
captiver dès le premier plan (les séquences d'ouverture
de Chungking Express
ou Les Anges Déchus
sont des modèles du genre). Mais Wong Kar-wai n'est pas qu'un remarquable
styliste, il est également un scénariste inventif et inspiré.
Une sorte de romantique urbain et désenchanté, dont le cinéma
est en prise directe avec la réalité de Hong Kong. Pourtant
son cinéma est universel car chacun d'entre nous peut se reconnaître
dans ces désordres amoureux et cette solitude urbaine qu'il décrit
et analyse si brillamment.
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A
la différence de la plupart de ses compatriotes, Wong Kar-wai privilégie
les personnages à l'histoire. Ce sont les acteurs qui donnent vie
à l'histoire et non le contraire. Ce sont les personnages qui changent
sous l'influence de l'histoire et non l'histoire qui change sous l'influence
des personnages.
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In The Mood for Wong Kar-wai - 2004