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Interprètes : |
Un tueur à gages en a assez de tuer. Une femme lui sert d'agent et rêve qu'il tombe amoureux d'elle. Une jeune fille veut se venger d'un amour déçu. Une jeune femme guette le grand amour. Un garçon muet déambule dans les rues. Les anges déchus sont romantiques, insomniaques et survoltés. On les croise à Hong Kong la nuit... ![]() |
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Sur
la forme Les Anges Déchus est très proche de Chungking
Express. Même structure, même scénario non linéaire (plusieurs
histoires entremêlées, des personnages qui se croisent le temps d'un plan),
même virtuosité stylistique, interprétation toute en liberté et en naturel,
musique omniprésente... |
Une nouvelle fois, Wong Kar-wai signe un film visuellement époustouflant. Le style est encore plus expérimental que tout ce qu'il a pu tourner précédemment. Alors que dans Chungking Express, les couleurs étaient chaudes et la musique gaie, les couleurs sont ici grises et la musique triste. Le trio Wong Kar-wai / Christopher Doyle / William Chang s'en donne à cur joie avec les arrêts sur images, les ralentis, les images accélérées ou floues, des artifices qui pourraient sembler gratuits et faciles chez tout autre réalisateur mais qui chez Wong Kar-wai font sens. L'utilisation quasi systématique d'un grand angle et le montage ultra rapide donnent au film donne un effet hypnotique saisissant. |
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Les
trouvailles scénaristiques, les petits détails qui nous
font aimer le film encore plus, sont nombreux : des clins d'il à
Chungking Express (la fausse blonde Punkie qui fait inévitablement
penser à Brigitte Lin ou le personnage de Takeshi Kaneshiro qui
est devenu muet parce qu'il a mangé des boites d'ananas périmées)... Ou encore Michele Reis qui fouille dans les poubelles de Leon, les cigarettes, métaphore de l'amour qui se consume, les plans vidéo du
papa de Takeshi, franchement émouvants, ou encore Leon qui a offert
30 $ à une femme noire pour poser avec lui sur une photo et qui
dit depuis qu'elle est sa femme... |
La
bande-son est comme toujours merveilleuse, avec notamment une version
chinoise du Karmacoma de Massive Attack, qui sert de message
entre le tueur et sa commanditaire et rythme toute la partie relative
à leur histoire. |
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"La vérité, c'est que notre style est minimaliste parce que nous disposons de petits budgets et c'est ce qui a dicté notre style. Quand je regarde Les Anges Déchus, je me rends compte que ce n'est pas vraiment un film sur Hong Kong. C'est plutôt Hong Kong tel que je le rêve. Je voudrais qu' Hong Kong soit plus paisible et qu'il y ait moins d'habitants." |
In The Mood for Wong Kar-wai - 2004