Les Cendres du Temps de Wong Kar-wai
Filmographie
 

 

Affiche du film les cendres du temps Les cendres du temps
Ashes of Time

Interprètes :

Leslie Cheung
Brigitte Lin
Tony Leung
Maggie Cheung
Tony Leung-Chiu Wai
Carina Lau
Jacky Cheung

durée: 92 minutes
sortie française : décembre 1996



fiche technique


Un homme seul dans le désert tient une taverne. On vient le voir quand on cherche à tuer par vengeance. Il devient un intermédiaire, recrutant des tueurs experts en arts martiaux qui ne rêvent que de gloire. Il n'a aucun ami, sauf un guerrier solitaire. Ils aiment la même femme mais ne le savent pas.



Les Cendres du Temps est de loin le projet le plus ambitieux de Wong Kar-wai. Wong Kar-wai, le cinéaste urbain prend le contre-pied de ses détracteurs en réalisant un Wu Xia Pian (film de sabre) adapté d'un roman intitulé The Eagle shooting Heroes de Luis Cha.



"Au début des années 90, les films de sabres sont redevenus populaires et un producteur m'a demandé si je voulais en réaliser un. J'ai accepté l'idée parce que c'est un genre que j'ai toujours aimé. J'avais jamais fait de film en costumes avant et ça m'intéressait. Je me suis librement inspiré d'un roman dans laquelle les deux personnages principaux ont 60 ans. Je voulais raconter leur histoire. Les histoires de chevaliers ont toujours fait partie de la littérature chinoise "



Le tournage des Cendres du Temps dura presque 2 ans. Le film étant entièrement tourné dans le désert de Yuli en Chine, les acteurs du film durent faire des allers-retours répétés entre la Chine et Hong Kong :
J'ai passé trop de temps sur ce tournage. Wong Kar-Wai est un chic type mais il change toujours d'avis et c'est dur pour un acteur de le suivre. Il avait des problèmes avec le scénario, il y a passé beaucoup trop de temps. On a commencé à tourner en 1992 et fin 1993, le tournage n'était toujours pas terminé. Je pense que le film est plastiquement superbe mais que le scénario est désastreux" déclare Leslie Cheung.



Durant une pause, Wong Kar-wai tourne Chungking Express afin de financer la fin du tournage.
Joey Chong joue quelques scènes dans le film mais il n'apparaît pas au montage final (bien qu'il soit difficile de parler de montage final puisque 4 versions différentes circulent autour de la planète).



Le film présente une galerie de personnages qui, comme dans tous les films du réalisateur, se croisent, s'aiment et se détruisent : Leslie Cheung incarne un homme solitaire qui exécute des contrats, Tony Leung un sabreur à la "gâchette" facile, et Maggie Cheung, l'élue de leurs cœurs, qui possède le "vin de l'oubli". Visuellement, le film est époustouflant : sens du cadrage et photographie exceptionnels, costumes magnifiques, scènes de combat ébouriffantes…
L'influence de Sergio Leone est omniprésente (nombreux gros plans sur les yeux). La scène où Brigitte Lin se bat avec son reflet dans l'eau est un très grand moment de cinéma.
Les scènes de combat au sabre, chorégraphiées par le grand Sammo Hung, sont saisissantes : images tour à tour ralenties, accélérées, floues, montage stroboscopique…..





Par contre, le scénario est un peu confus et éclaté : nombreux flash-back, multiplications des trames secondaires…Si bien qu' il est difficile d'en comprendre les subtilités à la première vision.
Cependant, le film est sans équivalent et mérite que l'on s'y attarde, se révélant un peu plus à chaque vision.



Le film a remporté 3 prix aux Hong Kong Film Awards en 1994. Dans la plupart des catégories, il était en concurrence directe avec Chungking Express sorti la même année. Il remporte aussi un prix aux Golden Horse Award de Taiwan et un ours d'or à Venise pour la meilleure photographie. Malgré l'accueil critique, le film est un échec lors de sa sortie en salle :

"Les gens s'attendaient à un film d'arts martiaux. Ils attendaientIl faut sauver le soldat Ryan et ils ont eu La ligne rouge. Bien sûr les critiques ont préféré La ligne rouge mais pas le public. Mon idée était d'intégrer tout ce qui s'est fait en matière d'arts martiaux des année 60 à aujourd'hui. Je pense que c'était la seule façon de faire un film personnel." déclare-t-il en 1999.

 

In The Mood for Wong Kar-wai - 2004